Dans les ICE ou TGV bi-nationaux pour rejoindre la France depuis l’Allemagne, ou inversement, bien souvent l’équipage allemand maîtrise mieux le Français que l’équipage français est en mesure de parler Allemand. Je ne veux pas généraliser, mais je pense avoir effectué suffisamment de trajets avec un équipage bi-national pour pouvoir l’affirmer : rendant souvent visite à mes grands-parents strasbourgeois, je n’ai pas attendu cette année pour monter dans les trains reliant la France et l’Allemagne.

Jusqu’à cette année, j’avais simplement remarqué que si je tombais sur un contrôleur allemand, ce dernier faisait systématiquement l’effort de me parler en Français. Même si, courtoise et germanophile, je m’efforçais en retour de lui adresser quelques formules de politesse en allemand. Mais rien de bien convaincant – en tout cas, pas au point qu’il se mette à préférer l’Allemand au Français pour effectuer son contrôle. Pour ma défense, ma carte jeune m’étiquetait clairement du côté SNCF, donc comme voyageuse française.
Depuis août, il arrive plus fréquemment que je voyage avec ma Bahn Card 25 (carte de réduction de 25% sur les trains allemands), même quand je reviens en France (les tarifs de la Deutsche Bahn sont souvent bien plus avantageux que ceux de la SNCF… même pour les trajets en France !). Je suis donc passée du côté Deutsche Bahn, et suis ainsi assimilée à une voyageuse allemande. Désormais, les contrôleurs allemands me parlent en Allemand lorsque je sors ma Bahn Card 25. Même si je suis en train de lire un livre en Français au moment du contrôle. Je crois qu’en fait, le contrôleur se fonde uniquement sur la carte de réduction pour choisir la langue dans laquelle il s’adresse au voyageur.

En revenant en Île-de-France pour les fêtes de fin d’année, dans le TGV Strasbourg-Paris, qui se trouvait être un TGV franco-allemand, je suis tombée sur un contrôleur français. Je l’ai entendu contrôler les rangées derrière moi, il n’était manifestement pas très à l’aise avec l’Allemand : il bricolait quelques phrases mêlant Allemand et Anglais avec un accent à couper au couteau. Je pensais que ma lecture du moment, posée en évidence sur ma tablette, ainsi que son aisance avec l’Allemand lui feraient préférer le Français pour m’adresser la parole. Mais il a commencé en Allemand. Pourtant, pour une fois, c’était la carte jeune que je m’apprêtais à sortir de mon sac à main. Je pensais qu’à la lecture de la carte, il se rabattrait sur le Français, mais non. Alors je l’ai laissé galérer persévérer en Allemand, j’avoue que c’était un peu amusant. Mais comme dans le fond, je ne suis qu’espiègle et pas vraiment méchante, j’ai conclu mon contrôle par un : « Bon courage. Et bonnes fêtes de fin d’année. ». Et il m’a remerciée… en Français.

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