Les Allemands, fans de foot ? Je vous autorise le cliché : oui, c’est vrai. Mes élèves ne dérogent pas à la règle, et dès que l’on glisse un peu de foot dans la séance de Français, l’appât est tout trouvé pour captiver les garçons (pardonnez-moi pour le cliché… néanmoins vrai !). J’aurais pu vous égrainer les perles sur le sujet au fur et à mesure de l’année, mais cela aurait été quelque peu redondant, voici donc un collier des perles les plus mémorables.

Griezmann
Un élève franco-allemand disait fièrement à l’un de ses camarades que le nom de Griezmann, prononcé à la française, devait se prononcer « Grise-man ». J’ai interrompu cette explication en attirant son attention sur les deux « nn » en fin de nom, qui amenaient à prononcer le « -mann » à l’allemande. Mon élève était perplexe de cette prononciation à l’allemande du nom d’un footballeur français.
Puis la semaine qui a suivi, j’ai eu un doute sur la prononciation exacte du nom. Non pas sur la fin, mais sur le « ie ». Et mes doutes se sont confirmés : en effet, on ne prononce pas tout le nom à l’allemande, on dit : « Grièzmann » (la source : ici). À la fin du cours suivant, j’ai fait part de ma trouvaille à mon élève. Il était stupéfait que j’aie pris la peine de creuser le sujet (en voilà un que j’ai eu « dans la poche » pour le semestre entier)… mais complètement perdu quant à la prononciation franco-allemande du nom !
Monsieur Griezmann, si vous passez par là (on ne sait jamais), pourrez-vous nous expliquer d’où vient la prononciation hybride franco-allemande de votre nom ? Karambolage ne nous a pas encore donné la réponse !

Les Bleus en marron
Mes élèves ont eu le choix entre deux pages de garde à colorier pour leur cahier de Français : une image de Ratatouille contemplant la tour Eiffel sur les toits de Paris, une de Victor, la mascotte de la dernière compétition européenne de football. Évidemment, la première a eu davantage de succès auprès des filles, la seconde auprès des garçons (quand je vous dis que ce ne sont pas des clichés !).
Un élève a colorié sa mascotte en marron. Son camarade lui a fait remarquer qu’il l’avait mal coloriée ; réponse de l’élève : « Non mais t’as déjà vu l’équipe de France ? Ils sont tous noirs ! ».

Une écharpe française, oui… mais de l’OM
Un élève avait déjà terminé sa feuille de travail sur les vêtements bien avant les autres et me l’a apportée pour que je la lui corrige. Pour l’écharpe, il avait dessiné une écharpe de supporter de foot, sur laquelle il avait écrit : « Bayern » (Pour le Bayern de Münich – le foot fait partie de ces domaines pour lesquels les Allemands ne renient pas l’appartenance de la Bavière à l’Allemagne). Pour plaisanter, je lui ai dit qu’il n’avait pas dessiné une écharpe française.
L’élève est revenu vers moi quelques minutes plus tard, l’air tout filou, et m’a tendu sa feuille : il avait gommé « Bayern » pour y inscrire « Marseille ». En ajoutant que comme je venais de Paris, cela devrait encore moins me plaire qu’une écharpe du Bayern.

Les gardiens de but
Un élève m’a demandé si je savais qui était le gardien de but de l’équipe de France. « Lloris » ai-je répondu, chanceuse que ma dernière mise à jour football (merci Doudou !) soit plutôt récente. Dans la foulée, j’ai complété ma réponse en lui disant que je savais même qui était le gardien de l’équipe d’Allemagne : Neuer.
L’élève était impressionné. Merci pour le coup à mes amis allemands qui suivent le foot…. et dont je dois parfois suivre les conversations.

Münich et ses stars françaises
Je fais partie de la génération qui a connu le succès international aussi fulgurant qu’éphémère du groupe de musique Tokio Hotel – succès qui a néanmoins eu le mérite de donner une image rajeunie de l’Allemagne et de faire grimper les inscriptions aux cours d’Allemand. J’ai trouvé une nouvelle égérie pour tordre le cou aux idées reçues selon lesquelles l’Allemand est une langue difficile : Ribéry. Les mauvaises langues diront qu’il parle à peine Français… mais cela n’est visiblement pas un handicap pour parler Allemand (si les germanistes veulent constater, c’est par ici).
J’en parlais récemment justement à un ami allemand qui me rappelait que Ribéry était une star chez eux – peut-être même plus qu’en France, et qui m’apprenait qu’avant lui, un autre joueur français forçait l’admiration des Allemands pour sa maîtrise de leur langue : Willy Sagnol. Et effectivement, j’ai pu constater (ici) qu’il avait raison. Comme quoi, pas besoin d’un Bac +5 pour pouvoir parler allemand couramment !

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