10, comme le nombre de classes de mon école principale, et comme le nombre de collègues en charge de ces dix classes. Je n’ai pas oublié que je vous devais un article sur cette école dont j’ai encore du mal à me dire que je n’y enseignerai plus. Une chose est sûre : j’y reviendrai, au moins en visite, et des liens sont déjà en place pour établir un projet d’échange entre mes anciens élèves, et les nouveaux qui m’attendent à la rentrée. Affaire à suivre !
Au total, avec mes deux écoles confondues, ce sont 163 élèves différents à qui j’aurai enseigné au moins une heure cette année. 183 si l’on compte, hors enseignement du Français, la 1. Klasse que j’ai suivie tout au long de l’année en Kunst (Arts Visuels). C’est beaucoup… mais loin de mon record de 2015-2016 : 216.

9*, comme le nombre de pièces que j’ai glissées dans mon Sparschwein. Certes, je maîtrise beaucoup mieux l’Allemand… mais mes coloc’s n’ont pas systématiquement relevé mes erreurs, d’où le nombre dérisoire de pièces. Et finalement, contrairement à leurs prévisions, ce ne sont pas les fautes de genre et de déclinaisons qu’ils ont relevées, mais uniquement des fautes de vocabulaire, lorsque le mot employé gênait vraiment leur compréhension. Comme quoi, on nous ment depuis le début de nos cours d’Allemand : on peut très bien se faire comprendre des Allemands en n’employant pas le bon article et/ou en faisant des fautes de déclinaison (Doudou, ne lis pas ça !).
Ma paire de Brautschuhe attendra un peu… sauf si, comme me l’a suggéré un ami, je me marie sur la plage pieds nus. Autre remarque au sujet de mes futures Brautschuhe, de mon coloc’ cette fois-ci : « À ton mariage, il suffira de regarder tes chaussures pour savoir si tu te maries avec un Français ou un Allemand : si tu as de très belles chaussures, c’est que tu épouses un Français, parce que tu auras fait trop de fautes pour pouvoir te faire comprendre d’un Allemand, mais que tu pourras dépenser beaucoup pour ta paire de chaussures, et si tes chaussures ne sont pas belles, c’est que tu épouses un Allemand, mais à défaut d’avoir de belles chaussures, tu pourras te dire que tu sais très bien parler Allemand. ». Quelle logique ! Je lui ai promis une photo de mes chaussures le jour où je me marierai, il a répondu qu’il espérait surtout faire partie des invités ce jour-là.
*J’ai glissé en réalité 10 pièces dans mon Sparschwein, la dixième s’est ajoutée entre l’écriture de l’article et sa publication. Et mon Sparschwein compte 11 pièces, car mon coloc’, chaussure-addict, a eu pitié (ou peur) de ma future paire de Brautschuhe et m’a donc fait un généreux don de 20 cents.

8, comme les amis de mon coloc’. Ils ont été la ligne pointillée de mon année à Kassel, m’ont accueillie à bras ouverts dans leur groupe, et m’ont quittée finalement sans trop de tristesse. Non pas que mon départ ne les touche pas, mais plutôt parce qu’ils savent que je n’en ai pas fini avec l’Allemagne et qu’ils me reverront. Je fais désormais partie de leur paysage, comme Kassel fait désormais partie du mien.

7, comme la valeur en euros de 350 millilitres de mon plasma. Je ne me suis toujours pas accoutumée au fait que le don de sang ou de plasma était rémunéré en Allemagne. Mais j’ai tout de même continué de donner, car je sais que cela contribue à sauver des vies. Et c’est ainsi que la Fédération Française pour le Don de Sang Bénévole (FFDSB) recevra 250€ de ma part.

6, comme le nombre de mois où j’ai eu de la visite à Kassel : mes deux Francfortoises de la Winter’s Sendung ont ouvert le bal en décembre ; février a compté triple en visites avec tout d’abord ma famille moins ma soeur, puis mon oncle, et ensuite Estelle ; en mars, c’est avec ma Trivienne préférée que j’ai fait des folies dans Kassel ; j’ai accueilli mes grands-parents en avril, tellement bien qu’ils en reparlent encore ; les jours fériés de mai m’ont permis d’accueillir les Canailles, puis quelques jours plus tard à peine c’est ma harpiste préférée puis ma soeur qui se sont succédé (avec passation tuilée) ; Marjo’ a clôturé en juin et en beauté la ribambelle des visites.
Au total : 35 jours de visites et 16 personnes accueillies. Je peux sérieusement penser à une reconversion en guide touristique de Kassel.

5, comme le nombre de Länder où j’ai mis les pieds cette année :

  •  München (Münich) en Bayern (Bavière) ;
  • Göttingen puis Norden/Norddeich en Niedersachsen (Basse-Saxe) ;
  • Berlin dans le Land éponyme ;
  • Trier (Trêves) en Rheinland-Pfalz (Rhénanie-Palatinat) ;
  • bien sûr, mon cher Land de Hessen (Hesse), dont j’ai connu Kassel et ses environs au quotidien, et Frankfurt un nombre de fois non négligeable, ne serait-ce que de passage pour changer de ICE.

Hors Allemagne, mais restant dans les pays germanophones, n’oublions pas de mentionner ce voyage à Vienne, que je retiens comme un grand moment de mon année d’échange.

Bildschirmfoto 2017-07-15 um 16.26.594, comme les cartes postales que j’ai reçues cette année, et qui couvrent à elles quatre autant de pays, et 3 continents : la première est arrivée début septembre d’Écosse, envoyée par Caro’ & Val’ ; la deuxième, de Grenoble, est signée – que dis-je, dédicacée – par Bébé Gwen’ en décembre ; la troisième a été envoyée par Marjo’ lors de son séjour en Nouvelle-Zélande ; la quatrième, reçue justement quand Marjo’ était en visite chez moi, m’a été envoyée par mon Papa depuis Kyoto.

3, comme les dizaines de litres d’Orangina français que mon coloc’ a reçus de mes allers-retours en France ou de mes visiteurs français. 27,45 litres si je veux être exacte.
Sachant que lui ont été souvent apportées des packs de 6 canettes de 33 centilitres, parfois des bouteilles d’un demi ou d’un litre et demi, et une fois le mythique pack de 6 petites bouteilles de 25 centilitres ; sachant de plus qu’une fois, un paquet de canettes n’en avait que 5 pour cause de canette percée, quelle quantité de chaque contenant a-t-il reçue ? Réponse : merci à l’espace Schengen de nous permettre de faire passer librement et gratuitement de l’Orangina de la France vers l’Allemagne.

2, comme les deux coloc’s formidables avec qui j’ai littéralement vécu cette année. À ceux qui m’ont judicieusement fait remarquer que j’aurais pu trouver deux pseudonymes distincts afin d’éviter la confusion lorsque j’écris « mon coloc' », je réponds que l’effet de style était, à défaut d’être recherché, voulu… puisqu’ils portent tous les deux le même prénom. En plus d’être tous les deux gauchers, étudiants dans le même domaine, et d’avoir une aversion pour le poisson. Mais les ressemblances s’arrêtent là : avec l’un, j’ai mis un pied dans le milieu étudiant de Kassel, j’ai découvert les soirées « entre potes » ainsi que l’émission Germany Next Topmodel commentée par la gent masculine, et goûté aux bières les plus bon marché qui puissent exister ; avec l’autre, j’ai vu à quoi ressemblait la vie des jeunes actifs presque trentenaires à Kassel, je suis incollable sur le vocabulaire et l’organisation du mariage en Allemand et en Allemagne (peut-être même plus qu’en Français et en France), et je me suis constitué un bon carnet d’adresses des meilleurs bars, clubs et restaurants de la ville.
À nous trois, nous avons formé un trio unique, nous avons été les trois pièces complémentaires d’un puzzle dans lequel une pièce en moins ou interchangée remet en cause la configuration du tout. Sans eux, mon année à Kassel aurait été complètement différente ; peut-être mieux, peut-être moins bien, je ne peux pas le savoir. Mais, à entendre les témoignages de mes autres collègues ayant vécu l’expérience de la colocation cette année, je crois que je suis de loin – très loin – la plus chanceuse. Et sans moi, comme ils me l’ont dit, ils savent déjà que leur quotidien sera différent ; peut-être mieux, peut-être moins bien, ils me raconteront à partir du 1er septembre. Mais, à voir leur indécision dans le choix de ma succession malgré les visites qui défilent, je crois que leur refrain qui accompagne leurs mines indécises à chaque fois qu’ils ferment la porte après le départ d’une nouvelle candidate (« Ah vraiment, c’est dur de te trouver une remplaçante… ») n’est pas de la comédie.

1, comme le millier de personnes qui se sont connectées au moins une fois dans leur vie à Apfelschorle. À l’heure où l’article sera publié, le millier sera déjà bien entamé, dans les 1050 quelque chose sans doute. Le nombre me donne de ces vertiges ! Écrire un blog, et surtout être autant lue, est sans hésiter la chose que je ne m’étais pas du tout imaginée faire lorsque je me projetais dans ma vie en Allemagne. Ex-aequo peut-être avec le fait de (et d’être en mesure de) donner des Nachhilfen (cours particuliers) d’Allemand… à un Allemand.
127 articles, 25 pays, 5 continents… et des portes ouvertes grâce à ce blog, que j’étais encore plus loin d’imaginer ! Peut-être qu’un jour, Apfelschorle verra certains de ses articles traduits en Allemand… je sais que cela ravirait certains de mes amis allemands, notamment un qui m’a dit pas plus tard que la semaine dernière que la traduction automatique ne donnait pas de résultats intéressants en terme de compréhension.

0, comme le nombre de fois où j’ai eu le Heimweh (mal du pays). Je le subodorais, l’Allemagne allait m’enchanter, je savais que j’allais m’y sentir comme un poisson dans l’eau en y vivant un an. Mais je n’avais pas prévu qu’un autre mal me menaçait à mon retour en France : le Heimweh de l’Allemagne, et de Kassel.

-5, comme le nombre d’heures qui séparent mon arrivée Gare de l’Est et la publication de cet article. Rien que de l’écrire, j’ai la gorge nouée, et j’espère que la joie de rentrer à la maison, qui plus est un jour spécial, couplée à la perspective d’un été bien rempli, compenseront un peu ma tristesse d’avoir fini un beau chapitre de mon histoire avec l’Allemagne…

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