Parlons des vraies pénuries : Apfelschorlette en état d’urgence sanitaire
L’Allemagne me manque. Énormément. Cela fera bientôt 14 mois que je n’y ai pas séjourné et 6 mois que je n’y ai pas mis les pieds, ne serait-ce que pour quelques heures. Et ce sont ces petites escapades qui me manquent le plus, sans doute parce que le fait qu’elles soient pour le moment impossibles me fait réaliser à quel point les fermetures de frontières sont réelles. Autrefois (il y a un an), le moindre séjour en Alsace était le prétexte d’une petite excursion de l’autre côté du Rhin, que ce soit pour des motifs culturels, touristiques ou culinaires. Et puis, invariablement, le programme du jour comportait un point ravitaillement chez DM.
DM me manque. Un peu pour des raisons pécuniaires, mais surtout pour des raisons plus intimes. Je vous avais raconté plein de choses au sujet de ce magasin, mais je ne vous avais pas encore dévoilé que, parmi les rencontres effectuées durant mon année Élysée-Prim, celle avec une marque de tampons avait considérablement changé mon quotidien. Depuis mon retour en France, chaque retour en Allemagne était donc l’occasion de refaire mon stock de provisions. Une facture mens(tr)uelle divisée par trois, et un confort décuplé, la vie était belle !
Et puis le premier confinement est arrivé, avec ses pénuries attendues de papier toilette, de farine et de pâtes. Plus étrangement, j’ai remarqué que les rayons de protections périodiques connaissaient eux aussi la pénurie. Je me suis accommodée des premières, et ai souri à la vue des secondes, pensant à la réserve allemande que j’avais encore.
Le premier confinement a duré. J’ai commencé à m’inquiéter pour mes réserves, qui diminuaient autant que l’espoir de pouvoir me rendre dans un futur proche en Allemagne.
Et finalement, le déconfinement tant attendu n’a pas permis d’emblée d’envisager un ravitaillement outre-Rhin.
J’ai capitulé et ai commencé à songer à me ravitailler côté français. J’étais loin de m’imaginer que la mission serait un véritable échec. J’imaginais naïvement qu’il suffirait d’un tour au supermarché pour renflouer mes stocks… mais ce ne fut pas le cas. J’ai scruté les rayons de maints et maints magasins, en vain.
J’ai commencé à effectuer des recherches et ai appris entre autres que l’entreprise de tampons, fondée en Allemagne au milieu du XXè siècle, appartenait désormais à une entreprise américaine. J’ai navigué sur le site principal de la marque, puis sur les divers sites nationaux : l’allemand d’abord, puis le suisse, le canadien et le belge, bref, plein de sites francophones sans tomber sur le site français. Je pense d’ailleurs avoir assez de matière pour un sujet de Karambolage si Arte souhaite se lancer sur le sujet.
J’ai fini par me tourner sur des sites de vente en ligne, parapharmacies et même Amazon. Ruptures de stock.
Mon dernier espoir fut aussi bref que décevant : un soir en rentrant de l’école, j’ai aperçu à travers les vitres de la pharmacie des boîtes semblant correspondre à ce que je cherchais depuis quelques semaines. Je me voyais déjà dévaliser l’intégralité de la vitrine de la pharmacie et m’amusais à l’avance de cette coïncidence de trouver à deux pas de chez moi ce que j’allais chercher en Allemagne. Désillusion. C’était la bonne marque, mais pas le bon modèle.
Heureusement, ma pénurie fut de courte durée. Le mois d’août m’offrit le luxe de déguster un Spaghettieis et de faire du shopping chez DM.
Malheureusement, je n’ai tiré les leçons ni du premier confinement ni des restrictions de déplacement au sein de l’Union européenne et suis à nouveau touchée par la pénurie. Vivement la fin de l’état d’urgence sanitaire !
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