L’année dernière, je travaillais (entre autres) dans une école qui avait (entre autres) des problèmes de chauffage et d’isolation.. Pensant dans un premier temps être frileuse, j’avais fait les provisions de pulls et chaussettes dans mon sac et restais souvent en manteau pour faire classe. Mais constatant que la sensation de froid n’avait pas lieu dans les autres écoles l’autre partie de la semaine, j’avais fini par incriminer le système de chauffage et d’isolation de ladite école. Pour en avoir le coeur net, j’avais même apporté un petit thermomètre pour valider mes accusations aux preuves empiriques et partiales. Après avoir effectué un relevé régulier dont les températures étaient plus que basses, j’avais demandé conseil à mon avocat préféré (coucou Maître B. d’ailleurs si tu passes par là 😉 ) pour savoir ce que je pouvais faire. Et malgré tout son talent et ses recherches, il n’avait pas réussi à me trouver quelque solution par rapport à la situation. Côté syndicats, même pêche bredouille, si bien que je m’étais résignée à empiler les couches de vêtements pour maintenir l’illusion d’une température convenable dans ma classe (ou plutôt, mon bout de classe, mais là n’est pas l’objet de l’article).
Ironie du sort, le chauffage s’est remis en route… au printemps. Et moi qui m’étais plainte l’hiver de travailler au Pôle Nord, je n’avais finalement rien connu : s’il est relativement facile d’empiler les couches pour avoir chaud, on ne peut pas retirer ses vêtements à l’infini ; arrive forcément un moment où l’on doit quand même être – ne serait-ce qu’un minimum – vêtue.

Si j’avais eu l’expérience de mon échange en Allemagne l’année dernière, j’aurais peut-être pu tenter d’invoquer un mot magique, tellement magique que je ne me lancerai pas dans une traduction du nom complet : Hitzefrei (composé de Hitze (chaleur) et frei (libre), mais le mot marche même par des températures extrêmement basses). Je connaissais le concept, mais ai découvert le mot quelques temps après la rentrée. Alors que l’été avait manifestement décidé de jouer les prolongations à Kassel, les températures estivales ne baissaient pas, si bien que certains jours, j’ai eu la surprise de lire sur l’emploi du temps : 6. Stunde = Hitzefrei (6è heure de cours, qui est aussi la dernière de la journée = Hitzefrei). Cela voulait dire que les élèves terminent un peu plus tôt que d’habitude et soit rentrent chez eux, soit se rendent à la Betreuung (garderie périscolaire).

Si un jour mes mésaventures climatiques se reproduisent en France, je quitterai l’école une heure plus tôt, et lancerai un « Hizefrei » à la direction en guise de justification !

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