Die Tafel
Quand j’étais petite, le tableau était pour moi un élément incontournable de la panoplie de la maîtresse. D’ailleurs, je ne concevais pas de « jouer à la maîtresse » sans tableau, surtout quand j’y jouais par l’intermédiaire de mes petites figurines articulées en plastique d’une célèbre marque allemande. Il y avait deux éléments que l’on retrouvait invariablement dans ma salle de classe miniature : la date écrite au tableau, et l’élève puni au fond de la classe, ou à côté du bureau de la maîtresse (selon ce qui avait justifié sa punition).
Et puis j’ai grandi. Enfin, aussi loin que ma croissance me l’a permis. Je suis devenue maîtresse, et le tableau a cessé de m’émerveiller : en fait, écrire avec une craie toute la journée, ça n’est pas du tout amusant. Ça dessèche les mains, tâche les vêtements et empoussière les chaussures. Et ça fait tousser. Outre ces arguments de confort, j’en ai un autre, de taille cette fois-ci : je ne sais pas qui décide de la hauteur d’accrochage des tableaux, mais il faudrait lui dire que les maîtres ne sont pas tous immenses. Cela dit, quand on doit écrire tout en bas du tableau, le confort n’est pas maximal non plus, tandis que l’on peut toujours trouver un arrangement pour atteindre le haut du tableau. Alors je peux comprendre finalement que l’on privilégie l’accrochage en hauteur. Les petites tailles quant à elles devront composer avec une estrade, un banc ou un radiateur (déjà testé – mais ne vous inquiétez pas pour mes pieds, c’était dans cette école où le chauffage ne marchait pas en hiver, aucun risque de brûlure donc).
Cette année, je regrette presque de n’avoir à écrire au tableau qu’occasionnellement. J’ai en effet découvert les tableaux coulissants, qui permettent d’écrire confortablement à n’importe quel endroit du tableau, quelle que soit notre taille. Un véritable bonheur !
Je pensais être tombée dans une école ergonomiquement bien équipée, mais j’ai pu me faire confirmer que le tableau coulissant est le tableau standard des salles de classes allemandes. Pourtant, dans l’école des petites figurines articulées en plastique, malgré leur origine allemande, point de tableau coulissant, même dans les modèles commercialisés en Allemagne (j’ai enquêté aussi à ce sujet).
[…] Die Tafel […]
Ah, ces petites figurines articulées en plastique ! Souvenirs, souvenirs !
N’est-ce pas ? 😉