Dernière AG de l’année avec mes « grandes » élèves (3. et 4. Klasse, soit équivalent CE2 et CM1). Pour leur dernière séance, mes élèves ont choisi unanimement le goûter de crêpes. Me voilà une nouvelle fois lancée dans la préparation de crêpes, sauf que cette fois-ci, je ne les prépare pas chez moi, c’est aux élèves de travailler, je ne fais que superviser !
Un problème matériel se pose pour la mesure du lait : il faut ajouter 750 mL de lait à la pâte, sachant que nous avons une brique de lait d’un litre, mais pas de verre doseur. Pensez-vous que cela a décontenancé mes élèves ? Pas du tout ! Le problème matériel devient mathématique, et n’en est par conséquent plus un : elles se saisissent de la balance, prennent une casserole et y vident le contenu de la brique de lait. 1024 grammes. Alors que je vois les cerveaux bouillonner en se lançant dans le calcul des trois-quarts de 1024, une flèche a déjà trouvé le protocole. Elle suggère à ses camarades de prendre une louche et de verser dans un second récipient 256 grammes de lait. Explication à l’appui pour sa copine : « Durch vier teilen und dann ein Viertel wegmachen! » (« Diviser par quatre et ensuite retirer un quart ! »). Le temps de l’explication, les autres avaient de toute façon trouvé que trois-quarts de 1024, ça faisait 768.

Je n’ai fait qu’observer la scène, sans intervenir, si ce n’est qu’à la fin pour approuver le protocole choisi ; d’ailleurs, aucune élève n’a cherché mon approbation lors de la manoeuvre. Sans le savoir, mes élèves m’ont offert ce jour-là l’exemple qu’il me manquait pour argumenter une réponse que je donne souvent lorsque l’on me demande comment sont les élèves allemands par rapport aux élèves français : abstraction faite des compétences scolaires, je trouve les élèves plus autonomes et dégourdis, et dôtés d’un grand esprit pratique.

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