Si la lecture du titre vous a évoqué le Japon, vous n’êtes pas sur la bonne piste ; l’heure n’est pas (encore 😉 ) venue de parler Japon sur Apfelschorle. Je vous propose un voyage un peu plus proche, à Norden, une petite ville sur la mer du Nord côté allemand. La destination vous semble familière ? C’est normal, je vous en avais parlé ici il y a « quelques » temps au retour d’un week-end prolongé de juin 2017. Mais ce que j’avais laissé de côté pour vous le raconter plus tard, c’était le déroulé de la Teezeremonie (cérémonie du thé).

Avec l’Utopim’ste (que je remercie encore une fois pour ses photos !) et Miss Sunny, nous étions, par un samedi matin de juin 2017, au Teemuseum de Norden et avions calculé notre heure de visite pour pouvoir vivre une cérémonie du thé. J’avais été tellement enthousiasmée que, de passage à la boutique, j’avais acheté un petit kit pour pouvoir renouveler l’expérience. J’avais entamé le paquet le soir-même pour faire découvrir le rituel à nos collègues parties en excursion pendant notre visite, et l’avais ramené en France, où j’ai pu récemment recréer une cérémonie selon les règles nord-allemandes. Mes cobayes ont été amusés par l’expérience, et m’ont suggéré d’écrire à ce propos.

  1. Préparation du thé. Le thé de la région de Norden est du thé noir à la saveur plutôt neutre. Les feuilles doivent infuser quelques minutes dans l’eau frémissante et le thé doit ensuite refroidir avant d’être servi – cela a son importance (cf. 4.).
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  2. Comme dans toute cérémonie du thé, la vaisselle (que dis-je, la porcelaine – rappelons de surcroît que la région est réputée pour sa porcelaine) doit être passée sous l’eau chaude avant d’être servie.
  3. Dressage de la table. Chaque convive se voit remettre une tasse posée sur une sous-tasse, sur laquelle est disposée une petite cuillère. Au fond de chaque tasse, un morceau de sucre candi doit être déposé.
  4. L’hôte verse du thé dans chaque tasse (pas trop chaud sinon tout le sucre fond d’un coup, ce qui n’est pas le but).
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  5. L’invité verse une cuillère de Sahne (lait/crème) dans sa tasse. Je ne sais pas exactement quoi prendre en France à la place, mais cela me fait penser qu’en matière de produits laitiers, mon palais n’a jamais réussi à devenir franco-allemand : dès que j’ai un dérivé du lait en bouche, je peux deviner instantanément s’il provient de France ou d’Allemagne. Toujours est-il que j’ai essayé l’autre jour avec du lait demi-écrémé, mais que le résultat m’a paru fade, et que je ne m’imagine pas prendre de la crème liquide, trop lourde cette fois-ci.
    Quelle que soit la crème choisie, son versement dans la tasse se fait selon un geste bien précis : après s’être servi d’une cuillère, l’invité place cette dernière au-dessus de la tasse, immobilise son bras et, en ne faisant pivoter que son poignet, en verse l’intégralité dans son thé. Ce geste présente l’avantage de ne pas verser une quantité trop importante de crème dans son thé, et d’en garder une petite partie en surface.
  6. La tasse à trois temps. Après avoir observé tout ce petit rituel, il serait impensable de boire son thé d’une traite. Là encore, il y a des règles à respecter !
    La première gorgée contient le dessus de la tasse, soit du thé agrémenté d’un nuage de lait.
    La deuxième est le thé nature, soit celui que l’on aurait bu sans cérémonie.
    La troisième est la plus gourmande : au fond de la tasse s’est déposée la partie la plus crémeuse de la Sahne, et s’est dissout un petit bout de candi. Mélangé aux quelques gouttes de thé qui restent… c’est un délice !
  7. Lorsque la tasse est vide, l’invité doit la reposer (avec son reste de sucre candi) sur sa sous-tasse. Cela est le signe pour l’hôte de la remplir à nouveau. Et l’invité de renouveler le rituel des 5è et 6è étapes. Tout cela peut être répété à volonté.
  8. Lorsque l’invité s’est suffisamment délec-thé, pour signifier à son hôte qu’il ne souhaite plus être resservi, il repose la tasse et y dépose la petite cuillère.

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