Les 10 commandements de l’enseignant en échange – #2

J’avais écrit et programmé cet article avant les terribles événements de Zurich et Berlin de lundi dernier. Après réflexion, j’ai souhaité maintenir sa publication, malgré son sujet. Il est toutefois évident que j’ai une pensée toute particulière pour les familles des victimes, pour qui la période de Noël prend désormais une toute autre signification.

Dans l’épisode précédent :

La magie de Noël tu redécouvriras

VRAI. Je pense que l’évolution de mon rapport à Noël n’a rien d’original : petite, j’attendais le passage du Père Noël avec impatience, je voulais sans cesse brancher la guirlande (lumineuse ET musicale !) du sapin ; plus grande, j’attendais le repas de Noël avec impatience, je voulais absolument goûter le vin (d’Alsace) accompagnant la traditionnelle entrée au foie gras (d’Alsace aussi) ; et puis plus grande encore, j’attendais l’après-vacances de Noël avec impatience, je voulais en finir avec les révisions (quelle idée de placer les partiels à la rentrée de janvier !). Une évolution finalement classique, où « Noël » a fini par ne plus rimer avec « magie » (et d’ailleurs, les deux mots n’ont jamais rimé).
Cette année, je dois reconnaître que mon rapport à Noël n’est pas tout à fait le même. Premier aspect non négligeable : c’est la première année depuis… longtemps que ne planera pas sur mes vacances de Noël le spectre du travail. Plus de partiels à la fac, pas de changement de poste sur les chapeaux de roue prévu pour la rentrée, pas de reprise abrupte le 3 janvier. Cette année, je suis vernie : un calendrier de vacances avantageux et un calendrier de formations pour l’échange bien arrangé ne me feront remettre les pieds à l’école que le 16 janvier*. Voilà de quoi savourer le foie gras et siroter les vendanges tardives paisiblement, sans penser à l’école. Seconde raison : la période de Noël (ou plutôt, toute la période qui précède) en Allemagne, c’est quelque chose à vivre ! Dès la mi-novembre, les festivités commencent : vitrines de magasins, marchés de Noël… Tout est fait pour apporter un peu de lumière. Car, étant plus à l’est que la France mais dans le même fuseau horaire, je vois cette année le soleil se coucher bien plus tôt, alors tout ce qui peut maintenir un peu la luminosité est bon à prendre ! Le matin en me rendant à l’école, je suis souvent passée devant les vitrines des galeries marchandes, et le soir, un détour au Weihnachtsmarkt (marché de Noël) était devenu mon petit rituel. Je ne peux pas retranscrire ici les odeurs de Glühwein (vin chaud), d’épices, de pommes au four et autres spécialités, mais c’est à imaginer !
Je m’attriste d’avance en pensant qu’à mon retour en Allemagne en janvier, il n’y aura plus de marché de Noël, plus de vitrines décorées pour illuminer mes trajets nocturnes. Alors que le soleil, lui, se couchera encore tôt. Et je sais déjà qu’une partie de moi pensera : « C’était bien quand c’était Noël… ».

Si vous voulez devenir incollables sur toutes les traditions germaniques précédant Noël, je vous invite à lire ici l’article d’Estelle sur le sujet.

*Je me permets de préciser que ce calendrier en apparence très séduisant a tout de même une petite contrepartie : pas de vacances de février… les suivantes ne seront que début avril. J’espère ainsi ne pas avoir fait de jaloux parmi mes collègues 😉

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