Dans les épisodes précédents :
Ton cahier-journal pendant un an tu oublieras
VRAI. Imaginez, chers collègues français, une année scolaire sans toute la lourdeur administrative qui plombe parfois notre quotidien d’enseignant. Pas de cahier-journal à tenir à jour au moins la veille pour le lendemain, pas de progressions-programmations à afficher à chaque rentrée au gré des changements de niveaux de classe ou de programmes, pas de fiches de préparation qui soit décrivent en détail ce qui ne se passera jamais en classe, soit nécessitent bien plus de temps à être rédigées que la séance n’en requiert pour être préparée. Avouez que cela vous fait rêver ? Moi, non. Je n’en rêve pas… je le vis au quotidien depuis fin août.
Il y a certes une part de la lourdeur administrative qui m’est retirée par ma situation : mon statut de professeur des écoles est mis entre parenthèses pour une année scolaire, je n’en garde que la considération (cela fera sans doute l’objet d’un article dans quelques temps : le statut du Grundschullehrer (professeur des écoles) en Allemagne), et prend tous les avantages à n’être « que » professeur de Français. Dans un Land, et plus particulièrement deux écoles, dans lesquels le Français n’est même pas une matière obligatoire. De ce côté-là, je concède que je peux me sentir en vacances cette année, et jusqu’à ce que j’en discute avec un collègue français en janvier, j’avais même oublié qu’en France, je recevais de mes écoles au moins une dizaine d’e-mails par jour. Depuis mon arrivée à Kassel, je n’en ai reçu que deux. Un de chaque école en début d’année répondant à mon mail de présentation et me proposant un rendez-vous pour un premier contact.
Mais au-delà de ma situation particulière, je constate que mes homologues allemandes sont nettement moins encombrées par les tracas administratifs. Pour ne prendre que l’exemple du cahier-journal, ce dernier n’est rempli qu’a posteriori, simplement pour laisser un pense-bête de ce qui a été fait. Pas pour être montré au directeur (qui est le supérieur hiérarchique en Allemagne), encore moins pour justifier qu’en classe, on travaille. Et d’une manière générale, tout ce qui se fait à l’école en-dehors des heures de classe n’est guidé que par un maître-mot : utilité. Pas de gaspillage, ni du temps, ni des ressources humaines. Aurais-je percé là le secret de mes collègues allemandes qui ne paraissent jamais débordées… ?
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