Nul besoin je pense de véritablement me connaître ou de me lire assidûment pour se douter qu’en matière d’émission interculturelle franco-allemande, j’ai un léger faible pour Karambolage. Je connaissais déjà l’émission avant de vivre en Allemagne, mais évidemment, mon année outre-Rhin m’en a davantage rapprochée.
À titre personnel d’abord parce qu’en vivant en Allemagne, je me sentais davantage concernée par certaines chroniques. À la manière de ce que j’ai vécu avec les 10 commandements, je me suis souvent retrouvée dans des situations qui m’ont rappelé des sujets de Karambolage. Mieux encore, le carambolage a parfois eu lieu a posteriori, quand je visionnais un nouveau sujet qui me donnait la clé d’une situation que j’avais vécue quelques temps auparavant.
À titre professionnel par ailleurs, je me suis bien souvent appuyée sur des sujets piochés directement chez Karambolage. Pourquoi s’embêter à faire moult recherches sur la galette des rois quand le sujet est si bien compilé en un peu plus de trois minutes ? Et même ici, il m’arrive de temps à autre de renvoyer à l’émission d’arte pour m’épargner longueurs et redites. Souvenez-vous par exemple des lignes séyès.

En revenant en France, ma passion pour Karambolage ne s’est pas éteinte. Cette fois-ci, je me suis mise en quête de sujets sur la vie quotidienne allemande pour compléter les cours d’allemand. À titre de loisir personnel, j’ai attendu chaque semaine la diffusion de la nouvelle émission. Et puis un jour, j’ai croisé la route de Curtis qui, entre autres qualités à mes yeux, est germanophile et fan de Karambolage. Alors entre une assiette de pâtes et l’exploration de sous-ensembles obscurs – obscurs pour moi, pas pour Curtis – il nous est souvent arrivé de visionner l’émission de la semaine tous les deux.
Au printemps dernier, j’ai découvert que le KIEZ diffusait le lundi soir l’émission du week-end précédent, avec récompenses à l’appui pour qui trouve la devinette. L’endroit est devenu mon QG du lundi soir, je l’ai fait découvrir à de nombreux amis, et Curtis a bien évidemment été celui qui m’y a le plus accompagnée. Cette assiduité a fini par payer puisqu’un jour, il a été le chanceux tiré au sort (et avait généreusement partagé avec Lilo et moi-même la Currywurst de la victoire), et j’ai également eu droit à ma consécration le soir où Apfelstrudel découvrait l’endroit pour la première fois et m’avait porté chance. Mieux qu’une Currywurst, c’est un opinel plus une Frühstücksbrettchen que j’ai remportés ce soir-là, et qui trônent au rayon allemand de ma bibliothèque tels de précieux trophées.

L’automne est arrivé, et un tourbillon spatio-temporel m’a tenue éloignée du KIEZ pendant de trop longues semaines. Concomitamment, et contribuant à cet éloignement forcé, Curtis et Apfelstrudel se sont envolés respectivement outre-Manche et outre-Atlantique ; privée du spécialiste des devinettes et de mon porte-bonheur, me rendre au KIEZ ne me réjouissait plus autant. Curtis est repassé quelques mois plus tard à Paris, et j’ai réservé le créneau du lundi soir pour le voir. Nous nous faisions une telle joie de renouer avec le Karambolage du lundi soir que lorsque Curtis m’annonça quelques minutes avant mon arrivée que le KIEZ était fermé, je crus à une blague. Premier rendez-vous manqué avec Karambolage.
Quelques semaines plus tard, Miss CoCocktail et moi devions nous retrouver un lundi soir pour boire un verre. Vu le jour, vous vous doutez bien du lieu que je lui avais proposé. Même scénario : alors que j’approchais du KIEZ, message de Miss CoCocktail, m’annonçant que le lieu était fermé. Second rendez-vous manqué avec Karambolage.
Je n’ai cette fois-ci plus cru au hasard, et j’ai mené ma petite enquête. J’avoue que dans mes plus folles pensées, j’ai imaginé que j’étais fautive de la fermeture du KIEZ le lundi soir et que nos absences répétées et prolongées avaient fait périr la tradition de la diffusion du Karambolage. Pas du tout ! Les KIEZs sont en réalité désormais fermés le lundi, et Karambolage y est diffusé le dimanche soir à 20h, en avant-première.

Curtis, vivement ton prochain passage à Paris, et cette fois-ci, je réserve le créneau du dimanche soir !

Share: