Programme Élysée Prim : de 23 à 60 ans

Cher(e) collègue PE, après t’avoir raconté comment tu pouvais partir en Allemagne sans parler un mot d’allemand, je poursuis dans la série des arguments pour te convaincre de postuler à l’échange. Aujourd’hui, je vais te montrer qu’il n’y a pas d’âge pour partir.

Déjà, il n’y a aucune limite d’âge supérieure. La seule condition, bien évidemment, est d’être encore en activité. Le Programme Élysée Prim prend en charge beaucoup de choses, mais ne finance tout de même pas la retraite. Par « en activité », comprendre cela lato sensu : il est possible de postuler alors que l’on est en congé parental (j’en suis sûre puisque je connais une collègue qui l’a fait – et qui a été admise), et je ne pense pas qu’il soit interdit de présenter sa candidature lorsque l’on est en disponibilité ou détachement (information non contractuelle, à vérifier !).
Quant à une limite d’âge inférieure, il n’y en a en théorie pas. Côté allemand, je ne sais pas quelles sont les conditions exactes statutaires pour postuler, mais je sais que certaines collègues partent en tout début de carrière, parfois même avant même d’avoir obtenu leur statut de Beamtin (fonctionnaire), c’est-à-dire à peine quelques années après la fin de leur formation. Côté français, il y a désormais une condition d’ancienneté fixée : comme je vous en avais déjà parlé ici, qui veut postuler doit justifier au moment de sa candidature de deux années d’exercice complètes en tant que titulaire. J’ai eu la chance de passer avant la création de cette règle. À mon époque, il suffisait d’être titulaire pour partir ; autrement dit, on pouvait postuler l’année de son stage pour un départ à la rentrée suivante. Je m’étais cependant auto-censurée : j’avais vu passer le BO lorsque j’étais stagiaire, l’avais gardé en mémoire dans un gros coin de ma tête, et avais attendu d’être titulaire pour postuler. Cela dit, il m’aurait été possible de postuler plus tôt si je l’avais souhaité ; il est déjà arrivé par le passé que des titulaires première année participent au programme.
Par conséquent, en théorie, il peut y avoir des participants entre environ 25 ans et plus ou moins 60 ans. Dans la pratique, c’est ce qui se passe aussi : lorsque j’ai rencontré pour la première fois mes collègues de « promotion » en mai 2016, nous avions entre 23 et 60 ans. Avec tous les âges représentés.

Oui, vraiment tous les âges. Et donc toutes les situations familiales. Ce qui veut dire que le programme n’est pas réservé qu’aux jeunes collègues sans attache (parmi les réactions classiques à l’annonce de mon départ en Allemagne, le « Tu peux encore te permettre ce genre de choses à ton âge, ça n’est plus pour moi » arrive sans hésiter en deuxième position juste derrière le « Tu dois être bilingue. »). Certes, en partant en Allemagne je n’avais pas à me soucier de la scolarisation ou de la place en Kindergarten des enfants que je n’ai pas (encore), pas plus que j’avais à me préoccuper de la location ou du remboursement du crédit de l’appartement dont je ne suis pas (encore) propriétaire, ou sur le devenir du poste dont je ne suis pas (encore) titulaire. Mais, comme le dit si bien le proverbe : « Quand on veut, on peut ». Ainsi, rien ne vous empêche de partir avec vos enfants, de les scolariser soit dans le système scolaire allemand, soit en école française, de postuler en couple au programme si vous êtes tous les deux enseignants, ou de faire prendre un congé parental ou une année de télé-travail à votre conjoint. C’est ce que font généralement les collègues français. Vous pouvez aussi attendre que vos enfants aient passé leur bac et soient lancé dans les études, laisser votre conjoint pour un an à la maison et partir. C’est ce que font généralement les collègues allemands. Bien sûr, je dresse grossièrement les portraits ; quand on creuse un peu plus les situations de chacun, on se rend compte qu’elles ne sont pas si caricaturales que ça, que chaque participant a sa propre structure familiale, et les problématiques qui vont avec.

En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a ni âge, ni situation familiale pour profiter de ce programme d’échange. Qui sait, peut-être que dans dix ans, j’y postulerai à nouveau et partirai avec mari et enfants ? En attendant, cher(e) collègue PE, je compte sur toi pour continuer à faire vivre ce programme, pour que, lorsque je voudrai repartir, il existe encore !

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