S’il y a bien une activité pourtant rébarbative du quotidien dont je ne me lasse pas (encore) ici, c’est le ravitaillement hebdomadaire au supermarché. Non pas que les supermarchés allemands soient totalement différents de leurs équivalents français, mais plutôt parce que faire ses courses dans une autre langue, et un autre pays, c’est amusant. En plus, on y apprend plein de choses. C’est en faisant mes courses par exemple que j’ai appris que « potimarron » se disait en Allemand « Hokkaido Kürbis » (littéralement : la courge d’Hokkaido – l’île tout au nord du Japon). Mon supermarché est ma salle de vocabulaire culinaire. Il est vrai que vivre le vocabulaire permet de l’imprimer bien mieux qu’en s’assommant de listes à rallonge à apprendre par coeur. Il y a deux semaines par exemple, j’ai appris un nouveau mot, et je sais qu’il est désormais gravé à vie dans mon cerveau.
En prévision de la crêpes-party avec mes parents, j’ai fait de nombreuses provisions au supermarché. Pour les oeufs, la farine, le lait et les garnitures courantes (jambon, salami, fromage, champignons, maïs, oignons, miel, sirop d’érable, etc.), aucun problème pour les trouver à travers le supermarché. La mission courses s’est corsée au rayon épices : je cherchais de l’aneth, mais à première vue, il n’y en avait pas. Cela me semblait néanmoins étrange, puisque le supermarché propose un nombre gigantesque d’épices diverses et variées. Mais quelle que soit la marque, impossible d’en trouver – et j’étais persuadée qu’il n’y en avait pas, puisque tout est parfaitement rangé dans l’ordre alphabétique. J’étais en train de faire le deuil de la crêpe parfaite saumon-crème fraîche-aneth quand je me suis dit que, peut-être, aneth ne se disait pas Aneth en Allemand. Je remercie mon téléphone intelligent de m’avoir aidée dans ma recherche en me soufflant la traduction allemande : Dill. Et comme par magie, le rayon épices s’est rempli d’aneth.

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