Pour les mêmes raisons que le récit de la tournée des bars viennoise, voici, quelques mois après leurs visites, celui de la visite des stades olympiques de Berlin et Munich.

Berlin, 18 août 2016, 15h55, devant le stade olympique
C’était une après-midi « libre » ce jour-là. Après les cours de langue de la matinée, chacun était parti de son côté. Chacun son programme personnel, parce qu’au bout de deux semaines à vivre ensemble, une pause de la collectivité fait parfois un peu de bien. Sur les conseils d’une collègue qui y était allée quelques jours avant avec ses enfants, j’avais choisi la visite du stade, en prenant bien soin de réserver mon ticket en ligne (les visites sont souvent complètes). Non pas que je sois une inconditionnelle de football ou autres sports, mais plutôt parce que j’aime bien visiter les stades. Ils racontent souvent une histoire, et sont généralement d’imposants bâtiments. Celui de Berlin ne déroge pas à la règle, loin de là. En arrivant sur le lieu du stade – après un bon nombre de stations de U-Bahn depuis le centre-ville puis quelques centaines de mètres de marche – impossible d’ignorer que ce stade fut celui des Jeux Olympiques de Berlin en 1936.

En attendant le début de la visite guidée, je contemple l’extérieur du stade. Il trône fièrement sur cette espèce de plaine qu’est l’étendue immense sur laquelle il a été bâti. Tout paraît petit à ses côtés, même l’ancienne piscine olympique devenue piscine municipale.
16h00, le guide arrive. Polo floqué Olympiastadion, sourire publicitaire, vérification des tickets éclair, aucun doute : c’est un professionnel de la visite du stade. On sent que les questions pour meubler le découpage des tickets sont elles aussi rodées. Chaque visiteur (nous sommes une trentaine, la visite de 16h00 est pleine) se voit demander sa ville ou région d’origine ; à chaque réponse, notre guide a une petite blague à son sujet. Alors moi aussi je tente une blague. Je lui réponds que je viens de Paris. Ma réponse est inattendue. Le guide est surpris, puis me demande si je comprenais l’Allemand (d’habitude, les touristes français prennent en majorité la visite en Anglais). Je me suis indignée : « Ja natürlich ! » (« Oui bien sûr ! »). À l’époque, c’était loin d’être vrai. Mais suffisamment quand même pour saisir l’essentiel de la visite.
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Comme je l’avais déjà remarqué, le stade avait été bâti à l’origine pour les tristement célèbres Jeux Olympiques de Berlin. Puis après une longue période d’abandon, il a été rénové pour la coupe du Monde de football de 2006, dont je vous avais expliqué ici l’importance péri-footballistique. Malgré cela, il a conservé une imposante architecture – imposante d’extérieur comme d’intérieur. Une heure de visite nous permet de découvrir le stade et ses coulisses, dont nous n’avons vu qu’une partie sans doute.

16h55, la visite touche à sa fin. Tout aussi professionnel que pour découper les tickets, notre guide prend congé de nous. Pas de place aux questions de dernière minute, le groupe suivant attend.

Munich, 3 octobre 2016, 10h et quelques, devant le stade olympique
Pour clore mon week-end prolongé à Munich, destination l’Olympiapark. En commençant ma promenade, je m’attarde sur les horaires de visite du stade. Il y en a une à 11 heures. Je demande au guichet s’il reste encore des places, on me regarde bizarrement. Je demande si je peux déjà acheter mon ticket, on comprend alors que je suis une véritable touriste. Mais on me donne la place. Et je profite de la petite heure restante pour me promener dans l’Olympiapark (article à venir également).
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11h, j’attends près des guichets, et je comprends rapidement qu’un pré-achat n’était pas d’une nécessité absolue. À quelques pas de moi, un couple avec ses deux enfants (deux garçons de 8-10 ans qui ont revêtu pour l’occasion leurs maillots de football) semble attendre la même visite que moi. Il est 11 heures passé de quelques minutes lorsque Lena, une étudiante munichoise, s’approche de nous. Habits de ville, sac à dos quelconque : au début, j’ai cru qu’il s’agissait d’une personne venant pour la visite. Mais non, elle se présente et nous invite à la suivre, après s’être assurée que nous parlions tous Allemand. Alors pour écourter les présentations, j’ai tout simplement répondu « Ja » quand elle m’a demandé si j’étais allemande. Aucune envie de me faire remarquer parmi « tous » les visiteurs !

C’est parti pour une visite très privée du stade. Lena nous présente chaque recoin du stade avec passion et précision. Visiblement, elle prend son job étudiant très à cœur, et manie très bien le double discours à destination des adultes et des enfants. Comme à Berlin, nous n’échappons pas au rappel historique du stade. Mais à la différence de Berlin, aucune trace du nazisme : construit pour les Jeux olympiques de 1972, le stade a banni toute couleur rouge et noir (je comprends mieux l’omniprésence à première vue étrange du vert) et se voulait beaucoup moins imposant que le premier. Pari réussi : lorsque l’on arrive à l’Olympiapark, on le remarque à peine. On distingue seulement son toit en verre aux allures de voiles de bateau. Pour le reste, tout est caché puisque le monument a été creusé à la manière d’une arène.
L’heure tourne, mais visiblement, ce n’est un problème pour personne. Nous en sommes à notre dernière étape, en plein cœur du stade, et les enfants sont en train de s’essayer aux tirs au but avec le ballon prêté par la guide. Pendant ce temps, nous pouvons lui poser nos dernières questions. Finalement, nous, visiteurs, prenons congé d’elle.

En somme, deux visites bien différentes pour deux stades aux histoires qui le sont tout autant. Mais que vous passiez par l’une ou l’autre des deux villes, la visite vaut la peine. Et pour les plus aventuriers, sachez que le stade de Munich propose une visite un peu plus acrobatique du lieu : équipés de baudrier, vous pouvez partir pour deux heures de via ferrata et autres aventures aériennes sur le toit du stade et ses recoins inaccessibles.

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