L’autre soir, je m’apprêtais à cuisiner des crêpes pour mes élèves lorsque mon coloc’ est revenu des courses… avec de quoi faire des crêpes également. Ah non, pardon, des Pfannkuchen. La version allemande des crêpes. Un peu plus épaisses que les françaises, mais à part cela, je ne suis pas convaincue qu’il y ait une énorme différence.

Après aménagement de la cuisine pour nous faire deux postes de travail et éviter les embouteillages, a commencé un véritable duel digne des plus grandes émissions de cuisine. Un saladier, de la farine, des oeufs, une pincée de sel, et du lait. On mélange le tout… et c’est là que les divergences commencent : au batteur électrique pour les Pfannkuchen, au fouet pour les crêpes (bon, j’avoue que parfois, en cas de grumeaux récalcitrants, j’utilise le mixeur, mais chut, ça reste entre nous).
À ce stade de la recette, nous avons pris deux routes différentes : j’ai ajouté un sachet de sucre vanillé et laissé reposer une heure, mon coloc’ s’est attelé dans la foulée à la cuisson des Pfannkuchen. J’ai été fair-play, je lui ai proposé ma machine à crêpes qui ne serait occupée que l’heure suivante (je n’aurais surtout pas voulu que mes crêpes soient meilleures en raison d’un meilleur équipement). Il a décliné : les Pfannkuchen ne se cuisent qu’à la poêle – bien sûr, suis-je bête (Pfanne désigne la poêle ; Kuchen le(s) gâteau(x)).
Quelques Pfannkuchen plus tard, son téléphone a sonné, il est parti chercher son invitée à la gare et je me suis vu confier la mission de cuisson de la pâte restante. Je l’ai mis en garde avant qu’il ne parte : cuits par une Française, des Pfannkuchen risquaient d’avoir un goût de crêpes, et puis, je n’en avais jamais cuisiné de ma vie. C’était évidemment pour plaisanter, car qu’il s’agisse de cuire des Pfannkuchen ou des crêpes, le mode opératoire est exactement le même.
Quand mon coloc’ est revenu de la gare, j’avais accompli ma mission. J’ai essayé de lui refiler la cuisson de mes crêpes, sans succès – pourtant, il portait ce jour-là une marinière qui aurait été parfaitement accordée à ma machine à crêpes. En revanche, j’ai eu droit de goûter à ses Pfannkuchen. Et j’en suis désormais convaincue : il n’y a vraiment pas de grande différence avec nos crêpes françaises.

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