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Certains de mes lecteurs me connaissent un peu, mais je suis certaine que très peu connaissent le secret que je dévoile au grand jour ce soir en exclusivité sur Apfelschorle : je ne sais pas lire les bandes-dessinées. À tel point que les seules bandes-dessinées intégrales que j’ai réussi à lire sont les épisodes de Tom-Tom et Nana. Oui, vous pouvez le dire, je suis une véritable handicapée de la bande-dessinée. Mais je vous rassure, je le vis très bien.

Ne croyez pas que je vous ai livré ce secret gratuitement pour faire digression ; je voulais que vous compreniez dans quel état d’esprit j’étais lorsque l’on m’a présenté Helmut. Helmut ? C’est le personnage principal de la dernière bande-dessinée d’Hervé Kuhn : Helmut, l’ami marmotte. Nous avons été présentés par ma Maman. Ou plutôt, elle m’a présenté la bête en ouvrant sa dernière trouvaille littéraire (« Quelle horreur ! Une BD ! » me suis-je exclamée, déjà méfiante de ce qui allait suivre), me montrant une vignette où je découvris une marmotte bavaroise. « Pffff ! C’est cliché ! » ai-je ajouté. Précisons pour le comique de la situation que la trouvaille littéraire en question a été ramenée tout droit de la fête du Beaufort ; je ne dévoile rien, l’information a déjà été révélée sur Babelio.
J’étais prête à prendre congé d’Helmut le Bavarois avant même de lui avoir dit bonjour lorsque ma Maman, rusée, a éveillé ma curiosité. La BD était écrite par un professeur d’allemand, et (extraits choisis à l’appui) elle regorgeait de clins d’oeil que la germanophile que j’étais allait apprécier. J’ai rigolé aux extraits choisis. Et puis, argument final : l’intrigue parlait d’échanges franco-allemands. Voilà qui a achevé de me convaincre et m’a fait emprunter la bande-dessinée. Après tout, que perdais-je à tenter de la lire ? Quelques trajets en RER. « Et, ajouta ma Maman, un article sur Apfelschorle si le livre te plait. ». J’ai accepté le défi.

Je lève d’emblée le suspens puisque vous lisez l’article en question. Oui, Helmut m’a plu. Beaucoup plu même. Les extraits choisis n’étaient pas de la publicité mensongère : le livre est un clin d’oeil géant à l’Allemagne, une publicité pour les échanges scolaires franco-allemands et un plaidoyer subtil pour l’apprentissage de la langue allemande. À chaque vignette – ou presque – je me suis exclamée, amusée : « C’est cliché… mais tellement vrai ! ». Parce que l’on est dans le cliché allemand, mais bienveillant, et réaliste. Habile exercice de ton auquel seul un germanophile averti pouvait répondre avec justesse.
J’ai trouvé ce jour-là que le RER roulait trop vite, absorbée par les aventures de Séraphin et Églantine, marmottes des Alpages, qui reçoivent la visite de l’ancien correspondant allemand d’Églantine, notre fameux Helmut ! Avant même l’arrivée de ce dernier, je me suis amusée à voir Églantine se pomponner en fredonnant quelques paroles de 99 luftballons, puis Helmut a frappé à la porte du terrier, les bras chargés de bonbons « Harico » et de chocolat « Bitter Sport ». J’ai bien évidemment souri aux balbutiements de Séraphin dans la langue de Goethe, jaloux que sa chère et tendre comprenne si bien Helmut, j’ai fondu devant ses gaffes attendrissantes, comme par exemple sa proposition de nommer son groupe de musique « RDA » (pour « Rock Des Alpes »… quel innocent !), et regrette que la BDC (brasserie du corres’) ne soit que fiction. Dommage, car le lieu donne envie de s’y arrêter au détour d’une randonnée en montagne, et de goûter les spécialités de la maison, boissons 100% brassées à l’eau de source !
Si vous êtes comme Séraphin, plutôt réticent vis-à-vis de l’allemand, faites comme lui : jetez-vous à l’eau, lisez la BD ! Car l’humour français n’est pas en reste ; tenez par exemple cette vignette où je vous laisse deviner ce que Séraphin répond intérieurement à la réplique « Ah ça ! La bouteille tu ne la laisses pas tomber. ». Et puis, comme Séraphin, vous vous laisserez embarquer dans le tourbillon germanophile qui gravite autour de vous, peut-être même jusqu’à vous dire que vous auriez bien aimé apprendre un peu d’allemand. Ne serait-ce que pour comprendre quel célèbre monument se cache derrière le château du rocher aux cygnes, cela aurait valu le coup !

Monsieur Kuhn, merci pour cette lecture divertissante ! Si vos cours d’allemand sont aussi entraînants que votre bande-dessinée, vos élèves doivent être atteints du virus de la germanophilie !

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