capture-decran-2016-10-30-a-11-22-39

La deuxième période a repris hier, il est peut-être temps de vous raconter plus en détails mon travail à Kassel (sinon, vous allez finir par croire que je ne suis qu’en vacances !). Cette année, ma semaine de travail se partage entre deux écoles : la Friedrich-Wöhler Schule et la Schule Am Lindenberg, toutes les deux situées à Kassel, mais bien différentes l’une de l’autre. La première est une école pilote dans un milieu plutôt favorisé (article à venir), et la seconde est une école qui, comme me l’avait expliqué ma prédécesseur, serait en France classée en ZEP zone violence.

Schule Am Lindenberg

Dans cette école, je n’interviens que le mardi ainsi que deux heures le mercredi après-midi. Mais cela ne m’empêche pas de remplir diverses missions. J’ai donc :

  • deux heures de Doppelsteckung (co-enseignement) dans une 1. Klasse (Erste Klasse, soit la première classe, équivalent du CP). J’aide la Lehrerin (professeur) et ses 21 élèves en Kunst (équivalent des Arts Visuels), un peu comme aiderait une ATSEM en maternelle. Je deviens donc incollable sur tous les termes touchant aux Arts Visuels – peut-être même plus qu’en Français !
  • quatre heures de Betreuung (garderie) le mardi après-midi. Pour ceux qui ne connaissent pas le système allemand, il convient de préciser que les écoliers allemands terminent leur journée d’école à 13h, et que ceux qui ne rentrent pas chez eux vont soit à la Betreuung l’après-midi, soit suivent des AG (Arbeitsgemeinschaft, littéralement « groupe de travail », équivalent en réalité d’un atelier périscolaire). J’enfile ainsi ma casquette d’animatrice et j’ai pour collègues les Erzieher (éducateurs) en charge de la Betreuung. Tout comme la Doppelsteckung du matin, ce travail me fait progresser sur la langue : quand je passe l’après-midi à jouer avec les enfants, à répondre à leurs questions, à échanger avec les Erzieher… je finis souvent la journée la tête bien chargée !
  • deux heures d’AG sur le thème de la France, au cours desquelles je reprends ma casquette de Französisch Lehrerin (professeur de Français). J’ai une dizaine d’élèves de la 2. Klasse (Zweite Klasse, soit la deuxième classe, équivalent du CE1) à la 4. Klasse (Vierte Klasse, soit la quatrième classe, équivalent du CM1), qui n’ont pas de cours de Français par ailleurs. L’accent est donc mis sur l’aspect découverte culturelle du pays plutôt que l’apprentissage de la langue, et j’ai choisi cette année de partir à la découverte des régions françaises par l’intermédiaire de la cuisine.

Friedrich-Wöhler Schule

En raison du fait que j’y ai la majorité de mes heures d’enseignement, et que j’y suis une véritable Lehrerin (professeur), cette école est ma Stammschule (école principale). Je reviendrai plus tard sur les détails de composition de cette école (article à venir), en tout cas j’y ai trois missions :

  • des cours de Français, de la 2. Klasse à la 4. Klasse. Chaque classe a une heure de Français chaque semaine pendant une moitié d’année. Cependant, le Français n’est pas une matière « obligatoire » dans cette école (même si tous les élèves sont obligés de suivre les cours), puisque les élèves apprennent l’Anglais en classe depuis la 1. Klasse.
  • des heures de Doppelsteckung, qui, au contraire de celles que j’effectue à la Schule Am Lindenberg, ne sont pas dévolues à une classe ou une matière donnée. Ces heures sont très intéressantes pour moi tant d’un point de vue apprentissage de la langue, plus particulièrement du vocabulaire scolaire, que du point de vue observation de nouvelles pédagogies. À chaque fois que j’entre dans une classe, en plus d’être accueillie chaleureusement par la collègue (sans vouloir établir une vérité universelle, j’ai l’impression que mes collègues allemandes sont moins frileuses que les collègues français à avoir une présence extérieure dans leur classe), j’en prends plein les yeux (et par conséquent, plein de notes) en ce qui concerne les méthodes pédagogiques, la gestion de classe / groupe, etc.
  • deux heures d’AG, l’une avec un groupe d’une quinzaine de 1. et 2. Klasse, où nous faisons beaucoup de chansons, rondes et jeux dansés (une institution en école maternelle en France, mais cette dernière n’existant pas en Allemagne, c’est une véritable découverte pour les petits allemands !) ; l’autre avec sept élèves de 3. et 4. Klasse, pendant laquelle nous cuisinons et partons à la découverte des régions françaises.

Pourquoi j’adore mon poste à Kassel

  • J’ai eu une transition en or (coucou F. d’ailleurs si tu passes par là 😉 ) : l’année passée, une collègue occupait exactement le même poste. Et pendant deux années scolaires avant elle, une autre collègue l’occupait aussi. La passation s’est fait naturellement au niveau des écoles, puisque je n’arrivais pas sur une création de poste, ce qui a facilité mon intégration dans les différentes équipes. Les élèves étaient également préparés à mon arrivée, et se faire accueillir dès les premiers jours par des élèves qui connaissent (et prononcent bien !) mon nom a été fort appréciable. Ma prédécesseur parlant en outre parfaitement Allemand, elle a pu me faire des ajustements sur-mesure avant mon arrivée et ainsi m’éviter toutes les déconvenues pour ne me garder que les meilleurs plans.
  • J’aime beaucoup le fait d’avoir un pied dans le scolaire avec les cours de Français, et l’autre dans le périscolaire avec les AG et la Betreeung. Cette deuxième partie de mon travail viendra sans aucun doute étoffer quelques observations dans mon bilan BAFD.
  • L’enseignement du FLE (Français Langue Étrangère) est très enrichissante, et me permet d’en apprendre davantage sur ma propre langue maternelle.
  • Avoir l’occasion d’observer le travail de collègues, qui plus est dans un pays étranger, est un luxe que l’on ne peut (presque) plus s’offrir lorsque l’on devient titulaire à temps plein, alors j’en profite pleinement. J’apprends et prends beaucoup de mes collègues allemandes, et lorsque je reviendrai en France, j’aurai une valise pleine d’outils et méthodes à appliquer dans mes classes.
Share: